L'Attracteur     No. 11    Hiver 2001 LA REVUE DE PHYSIQUE

ISSN 1207-0203



Observations sur le marché de l'emploi


Contrairement aux idées reçues (et, en partie, justifiées avant 1990), à savoir, le peu d’emploi en physique dans l’industrie, la réalité est toute autre depuis pour les diplômés en physique. L’économie du Québec axée principalement sur les matières premières (secteur embauchant très peu de physiciens) se diversifie. Une part significative émerge du secteur des hautes technologies. Ce constat provient de mes nombreuses observations depuis que je travaille au secrétariat de physique.

Depuis les dix dernières années, tous ceux et celles qui ont obtenu un doctorat (même en physique théorique) ont trouvé un emploi (ou un stage postdoctoral) avant la fin de leurs études sauf pour de rares exceptions. Au cours des cinq dernières années, il en fut de même pour les étudiants à la maîtrise, ce phénomène étant encore plus marqué pour ceux en physique expérimentale, puisqu'ils ont commencé à travailler deux à six mois avant la fin de leurs études. Actuellement deux étudiants au doctorat (physique expérimentale) et un à la maîtrise (physique théorique) occupent présentement un emploi et prolongent ainsi leurs études. Un étudiant en théorie est payé en partie par des fonds privés. À des fins comparatives, mentionnons que le département encadre 25 personnes à la maîtrise et au doctorat.

En ce qui concerne les bacheliers et les bachelières en physique, la grande majorité d’entre eux poursuivent à la maîtrise (60 à 70 %), environ le sixième d’entre eux trouvent un emploi en quelques semaines, d’autres (10 %) décident de poursuivre leurs études universitaires (un certificat, un diplôme ou un autre baccalauréat). Présentement, deux de nos étudiants, à la fin de leur programme et suite à une sollicitation d’entreprises de haute technologie, ont décidé d’y travailler à temps plein et de poursuivre leurs études à temps partiel. Plusieurs diplômés de 1996 et 1997 nous demandent à diffuser des offres d’emploi auprès des étudiants actuels (ils recevront un bonus s’ils réussissent à combler les postes recherchés). Certains de nos professeurs reçoivent mensuellement des appels d’entreprise en recherche de personnel qualifié dans le domaine de l’optique et de la microélectronique. Souvent, ils leur annoncent à regret la pénurie d’étudiants dans le domaine. Ces professeurs soutiennent que même si le nombre d’étudiants doublait, cela ne pourrait suffire à la demande.

Bien que l’argent ne représente pas une priorité pour les physiciens, il est de bon aloi d’en savoir plus. Aucune enquête québécoise ou canadienne récente n’existe sur le sujet, mais une enquête américaine (voir www.physique.usherb.ca et cliquer sur marché du travail) indique que le salaire médian d’un physicien débute à 50 000 $ américains, augmente à 61 000 $ après deux ans et atteint 96 000 $ après 5 ans. Et comme le Québec est souvent à la remorque des États-Unis ...

Gilbert Vachon j



Mise en page par Gilbert Vachon

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