L'Attracteur     No. 2     Hiver 1996 LA REVUE DE PHYSIQUE ISSN 1207-0203

Décès de Marcel Banville

par Serge Jandl et André-Marie Tremblay


Le 14 janvier dernier décédait subitement, à l'âge de 62 ans, le professeur Marcel Banville, du Département de physique. Marcel Banville était un homme d'une grande curiosité qui s'est intéressé toute sa vie aux problèmes les plus pressants de son époque. Après son doctorat à UBC en 1965, Marcel Banville devint un des premiers physiciens nucléaires du Québec. Vers la fin des années 70, ses intérêts se sont déplacés vers l'état solide. Il étudia entre autres les plasmons de surface et devint collaborateur d'une équipe expérimentale spécialisée en spectroscopie infrarouge et Raman. Il appliqua à l'interprétation de spectres complexes les connaissances qu'il avait rapidement acquises et développées dans le nouveau domaine de la micro-informatique. Il s'intéressa aussi aux fractals et au chaos. Suite à des problèmes cardiaques, il prit une retraite anticipée qui ne modifia en rien son enthousiasme pour la Science et pour la Nature. En plus de s'adonner à ses passe-temps : menuiserie, peinture, chant choral, ornithologie, ski de fond et aussi à son sport favori, l'escalade, il commença à s'intéresser aux problèmes de la théorie de la complexité. Il devint correspondant pour le journal L'Agora et membre d'une équipe pluridisciplinaire sur la bioéthique. Il mettait la dernière touche à son ouvrage, Le language de la complexité pour les débutants. Jusqu'à quelques jours avant sa mort il vint régulièrement au Département de physique pour participer, entre autres, à la rédaction d'articles pour le journal du Département. Réservé, Marcel Banville était d'une grande générosité. Il possédait un chaleureux sens de l'accueil doublé d'une ouverture envers l'étranger. Ses collègues n'ont jamais pu s'empêcher d'admirer son goût de vivre simplement et son enthousiasme sans bornes. Ce n'était pas l'homme des sentiers battus. Un agent de sécurité l'avait même intercepté un jour s'entraînant à l'escalade verticale sur un mur extérieur de la Faculté. Comme dans sa dernière oeuvre, peut-être voulait-il aussi voir de plus haut? Il laisse dans le deuil son épouse Marie-Paule, ses quatre enfants, François, Anne-Marie, Isabelle et Claire ainsi que neuf petits-enfants. Ses collègues perdent un collaborateur et un être cher, aimé et apprécié de tous.


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Dernière mise à jour: 18 mars 1996.

Mise en page par Gilbert Vachon

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