Le printemps arrive et voilà que le Centre de recherche en physique du solide (C.R.P.S.) de l'Université de Sherbrooke redouble d'effort pour l'organisation de son école d'été régionale. Tradition introduite par Alain Caillé et Laurent Caron en 1975, les écoles d’été ont maintenant lieu à tous les trois ou quatre ans. Cette année, l’événement s’est tenu les 22, 23 et 24 mai sur le campus de l’Université de Sherbrooke. Le sujet reprenait le thème des éditions de 1975 et 1986, et portait sur les propriétés électroniques et structurales des conducteurs à basse dimension. Ce domaine à forte activité internationale est en fait l’un des axes majeurs de recherche au C.R.P.S.

Qu’est-ce qu’une école d’été ? C’est une série de cours étalés sur quelques jours et présentés par des chercheurs de pointe dans un domaine. Malgré la présence de spécialistes, l’école d’été se veut d’abord une introduction à un sujet d’envergure. Son public cible : les étudiants de maîtrise et de doctorat et les nouveaux chercheurs dans le domaine. «Il ne faut pas confondre école d’été et congrès», met en garde M. Bourbonnais, organisateur de cette édition de l’école d’été. «Ce n'est pas une série de séminaires s'adressant aux spécialistes, confirme-t-il, mais des cours de base offrant un complément de formation aux étudiants ou aux jeunes chercheurs postdoctoraux.» Quant aux enjeux actuels de la discipline, ils ne sont pas négligés et on leur réserve une place à l’horaire. Les chercheurs invités, eux, en profitent pour faire part des derniers résultats obtenus et pour développer des contacts, voire de nouvelles collaborations.

Cette année, l’école d’été a reçu quelque 50 participants de diverses universités québécoises et ontariennes et une dizaine de professeurs de différents pays. Citons entre autres la présence de Denis Jérome du laboratoire de physique du solide d'Orsay. Rappelons que c'est Denis Jérome et son équipe qui, fin 1979, ont mis en évidence le phénomène de supraconductivité dans les conducteurs organiques. Sa présence était donc un atout pour la couverture du sujet.

Suite à la tenue de l’événement, M. Bourbonnais se dit satisfait du déroulement des activités. « Les enseignants, explique-t-il, ont donné des cours qui offraient une excellente introduction à la matière sans négliger pour autant les enjeux actuels et ce, de manière cohérente et accessible aux étudiants.»
Parmi les conférenciers invités, le Professeur Victor Yakovenko a retenu une attention particulière. Jeune chercheur de l’institut Landau à Moscou et maintenant aux États-Unis, les étudiants appréhendaient son cours. «On s’attendait à un cours "à la russe" et donc difficile d’accès », indique M. Bourbonnais. Maintenant, on parle de son exposé comme l’un des plus enthousiasmants. En effet, comme le dit François Lemay, étudiant au doctorat en physique et participant à l’école d’été, « Avec la clarté et la simplicité de son exposé ainsi que la passion qui s’en dégageait, M. Yakovenko a su nous surprendre.»

Pour terminer, rappelons que ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance d’avoir autant de grands scientifiques rassemblés en un même endroit pour expliquer simplement un sujet de pointe. C’est donc une occasion à saisir !

Mathieu Deschamps

Dernière mise à jour: 15 novembre 1996.

Mise en page par Gilbert Vachon

revue@physique.usherb.ca