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Le miroir à travers les âges
Mise en page réalisée par
Gilbert Vachon
À une époque encore récente, peu de gens possédaient un miroir. De cette rareté et de ses imperfections naquirent contes et fables. Découvrons les premiers instruments créés pour se mirer. De la bassine d’eau à la glace étamée, la qualité du reflet change tout comme notre perception.
ien avant l’avènement de la science, certains surent que le reflet vu dans une eau calme était le leur. En Chine, ce phénomène fut mis à profit en remplissant d’eau des cuvettes. Faits en terre cuite puis en bronze, ces récipients contenant de l’eau furent utilisés, sur plus de trois millénaires, par des Chinoises de toutes classes sociales pour se parer chez elles à la maison.
Aux environs de 4000 ou 3000 ans av. J.-C., des artisans du Moyen-Orient polirent suffisamment une surface métallique au point de la rendre réfléchissante. Le miroir à main, plus pratique qu’une bassine d’eau, était inventé. Objet de luxe, il renvoie par contre une image légèrement déformée et nécessite un entretien pour éliminer l’oxydation constante de sa surface.
En Chine, ce récipient rempli d'eau servait de miroir
Droit d'auteur © Metropolitain Museum of Art,
New-York
Malgré cela, les militaires de plusieurs civilisations s’en sont servis, en réfléchissant les rayons du soleil, pour transmettre rapidement des messages sur de grands parcours; et, selon la légende, Archimède réussit, grâce à plusieurs miroirs plans simulant un large miroir concave à très longue focale, à enflammer à distance les navires de l’armée romaine venus envahir la Sicile.
Découverte du verre
Bien que découvert 4000 ans av. J.-C., le verre fut, pour la première fois, coulé à plat puis étamé par les artisans de Venise à la Renaissance. Vous l’aurez deviné, le miroir tel que nous le connaissons apparut mais avec plein de défauts. Avec l’expérience des années s’atténuèrent les déformations, et la taille des miroirs augmenta révélant aux gens une autre perception d’eux-mêmes.
Astronomie
En astronomie, le miroir concave, utilisé dans la fabrication du télescope, mesure au début une dizaine de centimètres de diamètre pour atteindre, vers 1950, les 5 mètres. Les premiers miroirs, fabriqués en bronze blanc doivent être inlassablement polis, car leur surface ternit. Vers 1850, ce matériau est délaissé depuis qu’un Français, Foucault, réussit à déposer sur du verre une couche métallique uniforme. Dès lors, les miroirs réalisés avec un verre très homogène sont coulés d’un lot. Pour éviter les inhomogénéités du verre, chaque pièce est refroidie très lentement.

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