Par la suite, le polissage de la surface requiert de grands soins et s’étire sur de longs mois. Aujourd’hui, les nouveaux télescopes, conçus avec des miroirs plus petits, groupés en mosaïque et montés chacun sur des vérins indépendants, atteignent des diamètres jusqu’à 8 mètres. Par eux, nous découvrons un Univers insoupçonné.

La découverte du miroir demeure une expérience individuelle. La perception de soi – pour la première fois – reste un choc, tant pour les humains que pour les animaux. Dans l’Antiquité, un miroir fut utilisé pour chasser les animaux féroces (des félidés). La bête, à la vue de son image, arrêtait sa course et s’en approchait pour se regarder avec étonnement. Alors, un chasseur à l’affût en profitait pour la tuer. En Occident, avant la révolution industrielle, rares étaient ceux qui avaient vu leur reflet : se mirer dans des eaux calmes et dégagées de tout objet reste exceptionnel. De là est née toute une littérature. De Narcisse devenu amoureux de son reflet, au miroir magique ou maléfique des puissants, les contes et les fables ont rempli l’imaginaire collectif. Au XX^e siècle, malgré l’accessibilité au miroir par tous, la perception de soi reste mystérieuse pour plusieurs. L’industrie du divertissement exploite ce filon, chaque fois avec une nouvelle explication « scientifique » : les personnages passent d’un monde parallèle à l’autre au moyen d’un miroir spécial, la Terre possède une planète double inversée sur une orbite opposée au Soleil, etc.