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Vision et optique
Mise en page réalisée par
Gilbert Vachon
Étant parmi les premiers sujets étudiés en sciences, la vision et l’optique ont fait l’objet de maintes spéculations dans l’Histoire. De nombreuses hypothèses, dont certaines fort farfelues, ont été énoncées afin d’expliquer la vision. Dans ce récit, plusieurs seront énoncées, et en particulier, quelques-unes oubliées par les manuels d’histoire.
es premières spéculations sur la vision remontent aux temps immémoriaux. Que dire sur la vue aux membres d’un clan ou d’une famille dont l’un des leurs était atteint de cécité ? Ainsi, afin de garder le groupe uni et donner un sens à ce malheur, les premières explications relevaient de la magie et de la théologie. Cependant, notre intérêt va plutôt se porter sur les premières thèses qui limitent ce recours au divin, au mythe ou à la fable et qui permirent à des philosophes, puis à des savants de progresser sur la perception visuelle. Dès le départ, les concepts de lumière et de vision y étaient souvent entremêlés.
La Grèce antique
Les philosophes grecs procédaient par raisonnements : donc plausibles mais spéculatifs. Mis à part les observations soignées en astronomie, leurs explications logiques s’appuyaient rarement d’une vérification expérimentale. En fait, les meilleures théories se forgeaient au nombre des adhérents. Afin d’en augmenter la popularité, les érudits cherchaient des solutions globales sur une foule de sujets, car leurs contemporains recherchaient une description simplifiée du monde. Sur le thème de la vision, nous retenons deux écoles de pensée.
Le simulacre
Selon les atomistes (Démocrite, Épicure, Lucrèce, etc.), l’Univers est constitué d’unités matérielles indivisibles : les atomes. Ayant observé que la nature n’hésite pas à générer des éléments en surplus pour en créer d’autres – le placenta pour la naissance d’un mammifère, la coquille d’un œuf pour les oiseaux et les reptiles, etc. –, les atomistes utilisent une analogie avec les
émanations ou les odeurs, pour élucider la vision. Selon eux, tout corps dégage une pellicule superficielle (simulacre), formée d’un assemblage d’atomes, qui vient frapper nos organes sensibles. Le simulacre subit, durant son cheminement au travers de l’air, une réduction de ses dimensions proportionnelle à la longueur du parcours entre le sujet et les yeux. Avec cette idée, la réflexion d’un objet à la surface de l’eau s’expliquait, mais presque aucun autre phénomène.
Allégorie du Moyen-Âge sur l'optique prise du livre de A. Sabra sur Ibn al Haytham

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