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Les lunettes : une découverte du Moyen-Âge!
Mise en page réalisée par
Gilbert Vachon
Bien que leur popularité ne soit que récente, les verres correcteurs apparaissent au XIIIe siècle, bien avant que l’on connaisse les principes optiques. Au départ, fabriquées avec du minerai, les lunettes ne servent qu’aux lettrés.
e soyez pas surpris : plus de 4000 ans av. J.-C., l’Homme utilisait déjà des lentilles! On pense que grâce à ces pierres transparentes convexes, appelées alors « verres ardents », la lumière du soleil convergeait et brûlait une zone précise des tablettes d’argile puis, plus tard, des parchemins. Certains en ont certainement placé devant leur œil afin de modifier leur perception; Néron ne regardait-il pas les combats de gladiateurs au travers d’une émeraude?
Le collyre
Les problèmes de vision (myopie et presbytie), évoqués dès l’époque
d’Aristote, sont soignés par une prescription de collyre (un liquide contenant un principe actif). Le patient en versait quelques gouttes dans ses yeux.
Premières lunettes
Au Xe siècle, Ibn al Haythan parle du pouvoir grossissant des lentilles. Ses ouvrages, traduits en latin, ont été étudiés par maintes personnes au XIIIe siècle. En Italie, à la fin de cette période apparaissent les premiers écrits attestant la fabrication de binocles avec une lentille convexe; elles corrigeaient la vue des presbytes. Les premiers verres correcteurs servirent surtout aux moines copistes dont le travail exigeait une excellente vue pour lire et retranscrire les textes. Malgré ce premier pas, les lunettes n’avaient pas la cote auprès des spécialistes, car en 1305, Bernard Gordon, professeur de chirurgie à Montpellier, continuait de prescrire, dans son livre de médecine, un collyre «  ... qui rend la lecture des petites lettres de nouveau possible pour les gens âgés, sans qu’ils aient besoin d’utiliser des lunettes ».
Fresque de l’église Saint-Nicolas à Trévise en Italie, peinte par Tommaso da Modena en 1352, illustrant le dominicain, Hugues de Provence, avec des lunettes.

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