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Vision et optique
Mise en page réalisée par
Gilbert Vachon
Quoique « révolutionnaires », ces idées restèrent dans l’oubli jusqu’au moment où son livre est traduit en latin vers 1187 et est redécouvert par Kamal al-Din al Farin vers la fin XIIIe siècle.
Découverte oubliée
Ibn Sahl, mathématicien arabe du début du Xe siècle, a été le premier à formuler la loi sur la réfraction. Ainsi le sinus de l’angle i formé entre le rayon incident et la normale entre deux milieux optiques est proportionnel à l’angle réfracté r, soit, sous forme algébrique, sin i = n sin r. Cette loi résumait alors toutes les tables expérimentales des angles déviés entre deux milieux optiques. En outre, il aurait trouvé la forme que devrait avoir une lentille biconvexe pour dévier les rayons du soleil en un seul point; rien de moins que la solution des anaclastiques trouvée par Descartes au XVIIe siècle!
Son successeur, Ibn al Haytham, ne cite pas cette découverte, car, selon lui, la vérité ne peut provenir que de l’expérience et non d’une expression mathématique les résumant. Ce faisant, il reléguait dans l’ombre cette découverte sur plus de six cents ans.
La Renaissance
À la Renaissance, la traduction des écrits scientifiques arabes et le perfectionnement des technologies ont permis l’avancement des connaissances. La lumière, la vision et l’origine des couleurs furent les problèmes fondamentaux de l’optique. En 1558, Giambattista Della Porta décrit dans son livre, Magia naturalis, une amélioration de la chambre noire utilisée par des artistes. À l’endroit du minuscule trou, il installe une lentille produisant une image inversée nettement plus intense. L’abbé Francesco Maurolico (1494-1575) étudie
les propriétés des lentilles et des prismes. On lui doit les définitions de foyer, de plans objet et image et l’assimilation de l’œil à une lentille variable. Mais son livre, Photismi de lumine et umbra, n’est publié que 36 ans après sa mort.
Image réelle?
Le raffinement de la production de lentilles par des artisans italiens a rendu possible la réalisation d’une lunette astronomique en 1590. Vers 1609, grâce à sa lunette perfectionnée, Galilée aperçoit pour la première fois les lunes de Jupiter et un grand nombre d’objets célestes impossibles à percevoir à l’œil nu. Pourtant, il doute de ce qu’il voit, ne serait-ce pas une illusion? Ses contemporains altéraient leurs persceptions avec une lentille lors de spectacles, et pour eux, seule la vision directe ouvrait l’accès à la véritable connaissance du monde.

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